J'ai beaucoup " Eymet"
Blottie dans le Périgord c'est une jolie cité médiévale aux 'vieilles pierres', aux monuments retraçant l’histoire de la bastide mais aussi à l’ambiance franco-anglaise qui y règne. On s'en rend vite compte en flânant dans le village…
D’un commerce à l’autre, vous serez accueilli soit avec un pur accent périgourdin, ou alors dans la langue de Shakespeare.
Elle fût érigé à la demande d'Aphonse de Poitiers, le frère du Roi de France Louis IX et c'est le 28 juin 1270 que débute l'histoire d'Eymet. Elle change plusieurs fois de propriétaire durant la Guerre de Cent-ans,
On arrive très vite sur la place centrale, très mignonne avec ses arcades gothiques, les volets en bois et quelques maisons à colombage. Le cachet des bastides opère !
Vous y trouverez la maison natale de Jean Baptiste Moine (dit Lemoyne) illustre compositeur périgourdin. On raconte qu'il fût le premier compositeur à venir saluer son public à la fin de son opéra.
Jean Baptiste Lemoine fut le premier violon de l'orchestre du Roi Louis XVI. Il jouera devant la Reine Marie Antoinette
Et puis au centre, une fontaine, dommage qu’elle soit cachée par les voitures qui se garent tout autour !
Nous avons la maison natale de Jean-Baptiste Moyne ( celle avec le balcon) , dit Lemoyne, illustre compositeur périgourdin qui composa seize opéras au XVIIIème siècle, dont Phèdre, une tragédie lyrique en 3 actes. Il fut un précurseur dans l’introduction de scènes d’orage dans les opéras, scènes où se mêlent cymbales et tambours dont raffolaient les contemporains du compositeur. On raconte qu’il fut également le premier compositeur à venir saluer son public à la fin de son opéra… Une tradition qui se perpétue encore aujourd’hui !
Jean-Baptiste Lemoyne fut le premier violon de l’orchestre du roi Louis XVI, il joua même devant la reine Marie-Antoinette. Mais en 1789, il quitta la France pour devenir élève de Graun à Berlin, puis chef d’orchestre de Frédéric de Prusse.
Y a justement une anecdote à propos de Frédéric de Prusse...
Le cuisinier de Frédéric de Prusse était… d’origine Périgordine ! Du coup, la légende raconte qu’il aimait à écouter Jean-Baptiste Lemoyne en dégustant un foie gras, le tout arrosé d’un vin de Monbazillac – la légende ne dit rien à propos d’une éventuelle modération !
Sous les arcades plusieurs restaurants : terroir ou exotisme selon votre convenance. Je constate qu’il y a beaucoup de salons de thé à Eymet, que ce soit sur la place des Arcades ou dans les rues voisines.
La touche britannique est bien présente.
Les maisons datent du 13 au 15ème siècle. Aux murs, il y a quelques surprises dont la peinture du film « Dolce vita ». Le restaurant italien en-dessous en est peut-être l’auteur !
petit clin-d œil sympa.
Il fait chaud !
Hop, hop, hop une petit rafraîchissement
L’église Notre-Dame, son L’architecture rappelle celle de Bergerac.
QUEL BEAU CHÂTEAU, CELA NE DOIT PAS ÊTRE SIMPLE À CHAUFFER !
Le château médiéval d'Eymet du 13ème siècle, est inscrit aux monuments historiques, très bien conservé et bien restauré.
Il existait avant l’édification de la bastide d’Eymet. Son originalité tient du fait qu’il est situé en périphérie de la bastide, et non en son cœur. Il participe au système défensif en faisant partie intégrante du rempart, mais reste néanmoins indépendant de la bastide… Ainsi durant la guerre de 100 ans, lorsque la bastide était anglaise et que le château était français (et inversement), l’occupant pouvait faire remonter le pont-levis et fermer la herse,
C'est par la porte Nord que nous quittons le château…
Nous avons observé, les pierres qui composent la voute de la porte Nord et distinguer des marques de tâcheron, de petits signes géométriques gravés dans la pierre.
Ces marques servaient aux tailleurs de pierre qui étaient autrefois payés à la tâche et ces marques leur permettaient de justifier de leur travail et d’être ainsi rémunérés à la pièce.
Sculpture de Gabriel Forestier offert à la ville par lui même
Gabriel Forestier l’enfant prodige d’Eymet
fut un célèbre sculpteur Eymetois né en 1889 et mort en 1969 à Paris. Jeune autodidacte, il fut par la suite élève eux Beaux-Arts de Bordeaux grâce à l’initiatives de quelques familles Eymetoises, conscientes de son talent, qui lui firent obtenir une bourse d’étude. Gabriel Forestier sculpta notamment les monuments aux morts de la ville de Bergerac et d’Eymet, mais également le buste d’Eugène Le Roy à Montignac, ainsi qu’une fontaine : Les Chevaux marins à… Chicago !
Maison bourgeoise du 15ème siècle, dite "du Bayle", présente des symboles de richesses.
J'ai vraiment adoré flâner dans les rues et prendre le temps de regarder les petits détails qui peuvent parfois nous faire revenir des siècles en arrière.
La rivière Dropt longe le bord d'Eymet et de la ville, on peut admirer un joli moulin en pierre. Les fondations du moulin remontent au 13ème siècle et il a été transformé en moulin à farine au 20ème siècle et a fourni de la farine à tous les boulangers locaux.
Le bord de la rivière offre aussi quelques beaux coins pour pique-niquer.
Un moulin seigneurial était exclusivement réservé, comme son nom l’indique, au seigneur de la bastide. À l’inverse, un moulin banal était quant à lui destiné aux habitants de la bastide. Alimenté en eau par le bief, le canal de dérivation du Dropt, ce moulin a constitué au fil des années un élément stratégique du développement commercial de la Bastide.
Les moulins du Dropt n’étaient pas uniquement voués à moudre le grain : ils servaient également à fouler les draps (assouplir le tissus), à actionner les soufflets des forges ou encore à extraire le tannin d’écorce d’arbre dont les essences étaient utilisées dans les tanneries… On parle alors de moulins à tan ! Ces tanneries étaient généralement situées non loin des cours d’eau… et des moulins !
La gare d'Eymet disposait au début du XXème siècle de vastes installations ferroviaires : 8 voies de circulation, une gare de marchandises, un plateau tournant qui permettait de faire demi-tour aux locomotives. La gare était un nœud ferroviaire régional important pour l’époque, et fut même un centre de formation pour les cheminots.
Et tout ça grâce à la gastronomie périgordine !
Mais si ! L’entreprise Bonnetou, du nom de son usinier et fondateur, fut un précurseur en matière de vente par correspondance. Ses foies gras et autres pâtés étaient expédiés partout en France grâce au rail !
De longs travaux furent entrepris pour aménager la ligne, mais tout comme le Dropt navigable en son temps, son exploitation fut abandonnée au bénéfice de la route dans les années 1950.
Le pont sur le Dropt
Il s’agit d’un pont ferroviaire qui permettait aux trains de franchir le Dropt. Sa conception s’inspire des ponts dit « Eiffel », mais c’est la Société anonyme des Ateliers de Construction du Nord de la France Blanc-Misseron qui réalisa l’ouvrage en 1885
La traversière et l’ancien couvent
La traversière permettait, comme son nom l’indique, de traverser la bastide, et d’acheminer des marchandises au cœur de celle-ci, à l’aide de convois attelés.
L’ancien couvent de Sainte-Marthe était à l’origine un hospice financé par de riches familles Eymetoises. Il accueillait en son temps des malades « intra-muros », lépreux et autres pestiférés étant quant à eux envoyés en périphérie de la ville. Les sœurs qui l’habitèrent accueillirent par la suite des orphelins, et dispensèrent des leçons aux petites filles qui n’avaient à l’époque pas droit à l’école.
La renommée de la conserverie Maury tient du fait que l’usine fabriquait les rations alimentaires de l’armée française au siècle dernier. Les paysans des alentours alimentaient l’usine de leurs récoltes, tandis que femmes et enfants, payés à la pièce, participaient aux travaux d’écossage, d’équeutage et de tris des fruits et légumes.